Ça y est ! Le grand départ a sonné en ce début décembre pour les deux motards originaires de Léglise, Bruno et François. Retardée d’un an (à cause du covid), leur traversée humanitaire en Afrique a – enfin – pu débuter. Comme prévu, ils vont parcourir les 12 000 km qui séparent le Caire du Cap en 100 jours. Une initiative solidaire au profit de la fondation Water for All. Grâce à plus de 20 500 € déjà récoltés, les Ardennais parrainés vont contribuer à donner accès à l’eau potable aux villageois isolés des pays qu’ils s’apprêtent à visiter.
Addendum : un dernier rebondissement a mené les deux amis motards à décaler leur aventure 6 jours plus tard et ce, au départ du Kenya. Moins de pays à traverser mais toujours 12 000 km parcourus pour l’aide humanitaire qu’ils ont choisie. Bonne chance à eux !
Nous en avons profité pour interviewer le duo de motards sur cette initiative.
Comment est né le projet Caire au cap ?
Bruno : C’est venu d’une boutade. On a déjà fait quelques voyages ensemble et François rêvait de retourner rouler en Afrique. Il y est déjà allé plusieurs fois .. Il est donc un peu mordu par l’Afrique. Moi, je m’étais toujours dit que je voulais faire un chouette voyage pour mes 50 ans. On en parlait sans rien de concret. Puis, un jour, Cyril le fils de François est parti pour son travail de fin d’études au Bénin. Et je reçois un sms de François qui disait : « Ebly- Natitingou : 4800 km aller. T’as une demi-heure pour te décider. » C’était une boutade mais sans qu’on s’en rende compte, l’idée a fait son chemin.
François : Pour aller au Bénin par la route, il y avait vraiment beaucoup de problèmes. C’était compliqué… Mais oui, la naissance du projet « Caire au Cap » a débuté sur une boutade.
Bruno : À partir de ce moment-là, on a commencé à en parler, à en rêver et à s’y plonger réellement. Et finalement, plutôt que de partir par l’ouest, on a décidé de démarrer par l’est. Ça s’y prêtait mieux notamment au niveau géopolitique. Un peu moins de kilomètres aussi. Après deux ans, le projet était ficelé.
À quel moment intervient Water for all ?
François : On ne voulait pas parcourir l’Afrique sans rien apporter aux pays traversés. Il se fait que la société pour laquelle je travaille, dispose d’une fondation humanitaire qui s’appelle Water for all. Lorsque l’on s’est dit que l’on allierait bien voyage et solidarité, c’est devenu comme une évidence de rouler pour cette fondation qui a déjà fait pas mal de belles opérations en Afrique. On espère d’ailleurs pouvoir aller en voir l’une ou l’autre. Nous avons donc décidé de faire parrainer nos kilomètres par les gens qui veulent nous suivre. En plus, quand un employé d’Atlas Copco amène 1 euro de don, la société le multiplie par 3 pour Water for all. On a arrêté les dons à 12.000 km… Et en termes de promesses de dons, on est pas mal. Ce sera donc un beau chèque que l’on remettra.
NDLR : François remettra donc la somme récoltée en tant qu’employé de la société Atlas Copco ce qui permettra de tripler le montant.
À quelle date le départ est-il prévu ?
Bruno : Le 3 décembre… Il y a eu la genèse du projet puis il y a eu le report du projet. On en a donc rêvé pendant 1 an. Et maintenant on part… Enfin !
Combien de temps va durer votre parcours ?
François : On a décidé de faire ça en 100 jours. J’ai finalisé le parcours et on est pas loin des 15.000 km. On a rajouté un peu de kilomètres essentiellement pour des raisons logistiques.
Un tel voyage, c’est une première pour vous ?
François : Oui, aucun de nous n’a déjà fait un tel périple. C’est une véritable inconnue. À force de lire et de se documenter, on est préparé … D’ailleurs, il y a le trajet un peu hors des sentiers battus qu’on aimerait faire, et il y a celui de secours (+/-12.000 km) où l’on a davantage de routes goudronnées. Tout dépendra de notre avancée… C’est un peu la grande incertitude du voyage.
Au niveau logistique, comment cela se passe ? Vous avez une équipe qui vous suit ?
François : Non, non. Il n’y a que nous deux. Quant à la logistique, le seul qui a déjà fait ses bagages, c’est Bruno. (rires). Mais on emporte, entre autres, avec nous, des pièces pour les motos. On a un concessionnaire passionné par notre projet qui nous a beaucoup suivi. Il a pris le temps de nous conseiller sur ce que l’on devait prendre. On a tout de même quelques kilos de pièces, mais c’est indispensable même si ça fait du poids dans les valises.
Bruno : On approche des 70 kilos de bagages tout de même. Pour te donner une idée, c’est un peu comme si tu roulais à deux sur la moto.
C’est une difficulté supplémentaire ?
François : Pas vraiment.. La difficulté réside surtout dans les zones tous-terrains. Déjà qu’ici, bouger la moto pour la mettre sur la béquille quand on est chargé ce n’est pas évident… Une des difficultés du voyage est la notion du temps : Avance-t-on assez vite ? Sommes-nous en retard ? Car on ne saura jamais ce qui nous attend devant. Israël, ça va être facile. L’Égypte aussi tout comme le début du Soudan. LA route va devenir plus compliquée à partir de Carthoum. Mais cela nous permettra de nous habituer au poids des motos. Car au-delà des pièces de moto, on emporte pas mal de choses comme nos tentes par exemple.
Vous parlez de tentes, vous n’avez donc réservé aucun hôtel ?
Bruno : Non, on n’a rien réservé. Le but, c’est de faire le plus de bivouac et de camping possibles ainsi qu’être hébergés chez l’habitant même si bien sûr, des arrêts à l’hôtels seront surement nécessaires à certains moments. On se réjouit de prendre la route.
Un voyage qui s’annonce donc intéressant, on a hâte de savoir ce que ça va donner sur place… en attendant, suivez-les sur les réseaux!
Bonne route à vous dada jaja