Depuis quelques années, on constate le retour en grâce des métiers manuels. Les artisans ont la cote et cela peut s’expliquer par la quête croissante des consommateurs pour des produits/services/mobiliers, vecteurs d’authenticité, de qualité et d’originalité. Bien entendu, évolution oblige, certains métiers ont disparu, mais d’autres résistent et certains sont même devenus tendance.
Rémouleur, tisserand, vannière… voilà des métiers qui, s’ils n’ont pas complètement disparu de nos contrées, ne sont pas des plus courants. Ne pliant pas face aux nouvelles technologies ou à l’industrialisation des procédés, ces artisans continuent de faire perdurer la tradition de savoir-faire ancestraux et pratiquent leur métier avec passion. Dans certains villages français par exemple, le bouilleur de cru ambulant continue de venir poser ses alambics le temps d’une journée afin de distiller les fruits mûrs des villageois (mirabelles, poires, cerises…) et fabriquer ainsi leur alcool. Toutefois, ce métier est en voie d’extinction, ce privilège n’étant aujourd’hui, plus transmissible de génération en génération.
La revanche des métiers oubliés
Si certains métiers peuvent être considérés comme faisant partie du passé (les allumeurs de réverbères ne courent, par exemple, pas les rues), d’autres secteurs de l’artisanat sont en revanche plein d’avenir. Il y a même des professions qui après avoir été quelque peu délaissées, sont devenues aujourd’hui très tendance. Les barbiers, notamment, ont le vent en poupe. Que ce soit en ville ou dans les villages, il n’est pas rare de tomber sur un salon proposant les rituels de coupe et taille à l’ancienne. Les brasseries artisanales connaissent, elles aussi, un bel essor. Saveurs, expérimentation, ingrédients régionaux… les brasseurs nouvelle génération ont soif de créativité mais travaillent toujours dans le respect des principes régissant l’élaboration de bières artisanales. Autre métier qui revient sur le devant de la scène : les artisans savonniers. Les habitudes des consommateurs ayant évolué, le savon solide aux fragrances naturelles et ingrédients locaux est, en effet, redevenu un produit du quotidien fort prisé.
Un retour à l’essentiel
Le regain d’intérêt des consommateurs pour les produits issus du travail artisanal peut s’expliquer par l’envie de changer leurs habitudes. En réaction à la surconsommation, beaucoup souhaitent adopter une consommation plus réfléchie, en adéquation avec leurs valeurs. L’origine du produit, son histoire, ses ingrédients, son processus de fabrication ont autant d’importance pour eux que la personne qui le crée.
C’est pourquoi ils se tournent davantage vers de petits artisans. Ces derniers sont en effet soucieux de leur apporter une valeur ajoutée. Le boulanger avec son pain, le tailleur de pierre avec son burin, le vannier avec son osier, l’ébéniste avec son bois, tous travaillent avec leurs mains, transformant la matière jusqu’à lui donner la consistance ou la forme souhaitée. Quel que soit leur champ d’action, à travers leur travail, ils défendent les savoir-faire artisanaux, répondent à la demande et donnent ainsi du sens à leur réalisation. Une manière de travailler qui, à l’inverse des productions industrielles et automatisées, remet l’humain au cœur du métier et les traditions dans nos mémoires…
