Depuis plusieurs années, les consommateurs ont compris la nécessité d’acheter local et/ou bio. Et ce besoin s’est encore plus accentué lors de la crise sanitaire. La qualité des produits, l’impact environnemental et l’envie de soutenir nos petits producteurs sont tant d’arguments qui ont contribué au grand retour des circuits courts. Pour Pierre Maréchal, le fondateur d’Arduinna, le marché des producteurs locaux, c’est une certitude : le circuit court permet de favoriser ces échanges, de défendre sa région et de stimuler l’économie locale au sens large… À condition de tordre le cou aux idées reçues qui ont la vie dure.
Le retour du circuit court
Le circuit court se définit comme un circuit de distribution où le nombre d’intermédiaires se limite à un, voire aucun. S’il y a cinquante ans, acheter son produit directement chez l’agriculteur, sur un marché ou dans un petit commerce de proximité était la norme, ce mode de consommation fut progressivement abandonné au profit des acteurs de la grande distribution. Mais aujourd’hui, face aux crises sanitaires, économiques et aux problématiques écologiques, on assiste à une remise en question collective : les citoyens veulent renouer le lien avec les petits producteurs, connaitre l’origine du produit, son processus de production et consommer des produits de qualité.
La qualité a-t-elle un coût plus élevé ? En circuit court, non !
Il y a un an et demi, Pierre Maréchal a créé Arduinna, un marché qui propose des produits locaux en circuit court. Il constate un engouement croissant des citoyens pour l’achat local. « Aujourd’hui, c’est une idée qui fait consensus. Tout le monde s’accorde à dire que les produits locaux et/ou bio sont garants d’une qualité supérieure », explique-t-il. « Malheureusement, il y a encore des idées reçues qui ont la vie dure. Et la plus répandue est celle du prix. » Pourtant, à qualité égale, un produit bio en direct du producteur est le plus souvent moins cher. « Dans les circuits de distribution classiques, on sait qu’un produit passe par de nombreux intermédiaires dont les marges constituent, au final, la part la plus importante du prix que vous payez en tant que consommateur. Ça fait réfléchir ! »
Un impact bénéfique sur toute l’économie locale
L’émergence des circuits courts a permis de restaurer la confiance des consommateurs envers les producteurs. Mais il peut également être un puissant levier en termes d’économie locale. « Les études montrent que les circuits courts – du fait de la production locale – génèrent de l’ordre de quatre fois plus de richesse pour leur région. » Ancrés dans leur territoire, les acteurs des circuits courts créent non seulement de l’emploi mais utilisent également les biens, ressources et services locaux pour leurs besoins : construction d’un hall, installation électrique, entretien des véhicules… Ils créent un large cercle d’emplois indirects qui viennent s’ajouter aux emplois locaux directement créés. Les retombées économiques rayonnent donc bien plus loin que leur simple chiffre d’affaires. « C’est toute une activité qui nous échappe lorsque la production des biens se fait hors région. » Et Pierre Maréchal sait de quoi il parle. Outre le marché Arduinna, il est également le fondateur de l’entreprise 4wood (production de présentoirs et mobiliers en bois écologique) et d’Ardennes Toys (jouets en bois fabriqués en Belgique). Son métier l’a donc conduit à sillonner la France depuis une dizaine d’années. C’est ainsi qu’il a vu naître et se développer des modèles « innovants et plus vertueux », principalement au sein de régions rurales.
À l’image de ces concepts, il est convaincu que pour soutenir et défendre une région, l’investissement communal dans les circuits de distribution est nécessaire. Magasins locaux financés par la communauté, transports des produits organisés par le personnel communal… les exemples à l’étranger ne manquent pas et Pierre Maréchal travaille d’ailleurs sur plusieurs projets et propositions en ce sens. « Une politique de gouvernance au niveau des décideurs locaux afin qu’ils soient partie prenante dans le circuit de distribution des producteurs permettrait non seulement de favoriser l’essor des circuits courts, mais également d’avoir de véritables retombées économiques pour toute la région », souligne-t-il.
Arduinna, une vitrine pour les producteurs locaux
Depuis sa création, le marché Arduinna remporte un vif succès auprès de citoyens venus parfois de très loin, pour découvrir et acheter les trésors, agro-alimentaires ou non, des 25 producteurs réunis. « Avec le projet Arduinna, nous avons souhaité offrir une plateforme de visibilité gratuite pour les producteurs de tous secteurs et les mettre en relation directe avec des consommateurs en quête de produits durables et de qualité. » Et cette volonté de consommer « local » s’exprime non seulement à travers l’alimentation mais s’étend également à d’autres secteurs comme celui du bois par exemple. On retrouve d’ailleurs à Arduinna, des producteurs labellisés Bois Local ainsi que de nombreux artisans.
François Sougnez : « Du bois local en circuit court«
Si les consommateurs vont de plus en plus à la rencontre des producteurs lorsqu’il s’agit d’effectuer leurs achats alimentaires, ils n’ont pas toujours conscience qu’ils peuvent en faire de même pour leurs décorations, meubles, jouets, etc.
Inscrite dans la logique des circuits courts, la marque « Bois local » répond à la demande de ces consommateurs qui souhaitent être mieux informés sur les produits qu’ils achètent.
Aujourd’hui, plus de 50 entreprises arborent la pastille rouge de la marque, offrant aux consommateurs la garantie de produits réalisés en Wallonie, à base de bois provenant de forêts situées à proximité de leur endroit de transformation.
www.boislocal.be
ARDUINNA
La chaussée, 55 • B-6637 Fauvillers
info@4wood.be • T. +32 (0)61 41 48 88
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