Elle a fait mère porteuse pour que son frère devienne papa !

Faire mère porteuse : voilà une décision difficile. C’est pourtant une question qui se pose beaucoup dans l’esprit et l’entourage des couples qui n’arrivent pas à avoir d’enfants. Il faut dire que la procédure d’adoption est fort longue et fastidieuse. Et pour les couples homosexuels, c’est encore plus compliqué ! Alors, l’option de faire appel à une “maman kangourou” est souvent considérée. Mais qui serait prête à se lancer dans un tel projet ? Ce n’est pas comme si c’était une tâche aisée, rapide ou sans conséquences ! Il en faut une dose de courage, de soutien et d’abnégation pour se lancer dans un tel projet ! 

C’est ce qu’a trouvé Virginie. Sa motivation ? Aider son frère et son compagnon à réaliser leur rêve : devenir parents. Sa force ? Elle l’a trouvée grâce au développement personnel, à son activité professionnelle, mais surtout grâce à son mari et ses deux enfants. Car oui, la jeune femme pétillante avait déjà vécu deux grossesses : elle savait que ce ne serait pas qu’une expérience merveilleuse sans accroc qui l’attendait…

Si sa situation professionnelle et ses horaires lui permettaient aussi d’envisager cela, c’est parce qu’elle s’est véritablement épanouie en tant que conseillère beauté. Habituée des réseaux, elle ose partager son parcours, dans l’espoir d’éclairer les questions de tous ceux qui s’interrogent sur cette possibilité pour devenir parent, ou d’aider quelqu’un qui le souhaite en faisant mère porteuse.

Impressionnés par ce projet hors norme, nous avons interviewé Virginie. Elle nous a confié son parcours de A à Z : sa décision, la réaction de sa famille, le transfert d’embryon, la grossesse, l’accouchement… et le bonheur de voir son frère devenir papa !


Voici son interview complète en exclusivité !

Bonjour Virginie !
Merci de nous permettre de te poser nos questions. Aujourd’hui, tu as accouché.
Alors, dis-nous, comment vas-tu ?

Ça va mais ce n’est pas facile tous les jours : les hormones jouent beaucoup et les émotions sont fortes. J’en profite pour passer du temps avec mon mari et mes deux petits garçons.

Faire mère porteuse, c’est une décision impressionnante ! Qu’est-ce qui t’a décidée à te lancer ?

Cela fait longtemps que mon frère Gaëtan et son compagnon Raphaël désiraient devenir parents… Ils m’ont d’ailleurs demandé si je pouvais faire mère porteuse pour eux, il y a 4 ans. À l’époque, je ne m’en sentais pas capable. Je savais ce que c’était pour moi d’être enceinte et puis d’être maman, et je ne me voyais pas assez forte à ce moment-là. Alors mon frère et son compagnon ont lancé une procédure d’adoption.

Avec le temps, ça avançait lentement, mais sûrement. Puis, en janvier 2020, un décret a tout chamboulé et a ralenti la démarche. C’est lors d’un souper en famille que Gaëtan et Raphaël ont évoqué leur désespoir : ça prenait tellement de temps qu’ils avaient l’impression qu’ils ne seraient pas pères d’ici 5 ans.

Sur le moment, je n’ai rien dit mais ça a relancé la réflexion. Je me suis demandé si je ne serais pas prête maintenant pour faire mère porteuse pour eux. J’ai pris un mois pour réfléchir, j’en ai parlé à mon mari Valentin. J’ai pensé à tout, aux risques, à l’impact sur mon corps, à la perception de la famille… J’ai fait de la visualisation et du développement personnel dans le cadre de mon activité pro, ce qui a certainement aidé ma décision.

En février 2020, ma décision était prise. Je me sentais prête mais je voulais l’annoncer de façon originale… Lors d’un week-end passé en famille, on a commencé à discuter de la lenteur de l’adoption et de l’éventualité de faire appel à une mère porteuse. Ma tante s’est mise à citer différents prénoms… et d’un coup, elle se tourne vers moi et me demande « Et toi Virginie ? ». Les larmes ont commencé à me monter aux yeux. J’ai regardé mon frère et mon beau-frère pour répondre et leur ai dit : « Écoutez, je vais le faire. » Ils étaient sur le choc. Je me souviens que mon beau-frère m’a regardé longuement avec cet air surpris. Mon frère s’est mis à pleurer… Toute la famille était si émue que mon mari est allé expliquer aux enfants ce qui se passait, avec des mots d’enfants bien sûr. Ce fut un très beau moment dont on se souviendra à vie, je pense.

Ça devait être un moment incroyable et riche en émotions ! Et toute la famille a été réceptive à cette nouvelle ?

Tout le monde m’a beaucoup soutenue, ma famille, mes amis, mes collègues… ! D’une génération à l’autre, certains l’acceptent plus vite que d’autres (mon grand-père n’était pas vraiment enchanté). Et bien sûr, il y a des personnes qui se sont inquiétées pour moi. Mais tous étaient ravis pour le couple de mon frère !

Comment s’est passée ta grossesse ?

J’ai fait la fécondation in vitro à Jette en décembre 2020. C’est un ovule d’une donneuse anonyme qui a été utilisé pour l’embryon. Et ça a marché du premier coup : j’ai appris que j’étais enceinte le 21 décembre.

Je ne pouvais attendre et garder cette nouvelle pour moi, alors nous sommes allés chez mon frère, mon mari, mes enfants et moi. Je voulais partager cette nouvelle avec lui et son compagnon, directement, en réel. J’avais vraiment ce sentiment que ça n’appartenait pas qu’à moi. Évidemment, il a été surpris, m’a demandé ce que je faisais là… C’était à nouveau beaucoup d’émotions. Mon frère et mon beau-frère étaient tellement contents !

Quelques mois plus tard, j’ai appris que c’était une petite fille. Ce fut probablement le moment le plus difficile, parce que j’ai deux fils et que j’aurais aimé avoir une fille.

Toute ma grossesse, c’étaient les montagnes russes en émotions. Et aujourd’hui encore. J’ai été aidée par des psychologues, je me suis préparée à la situation. Par moments, j’ai douté… mais les hormones jouent beaucoup.

Ça n’a pas été trop dur l’accouchement ?

C’était le moment que je redoutais le plus, l’accouchement : quand tu vis pendant 9 mois 24h/24 avec un petit être qui grandit et que tu sens peu à peu bouger dans ton ventre, que tu n’es jamais seule… et du jour au lendemain, tu te retrouves « sans rien » ! Je redoutais vraiment cette partie.

Les derniers moments de ma grossesse, j’avais des maux dans les jambes, dans le bas du ventre, dans le bas du dos, j’avais une pression dans le périnée… Le terme devait arriver le 2 septembre mais ça devenait vraiment difficile depuis deux semaines.

Lorsque je suis arrivée à l’hôpital de la citadelle de Namur, j’avais seulement 3-4 contractions par jour et un centimètre d’ouverture… mais le travail s’est déclenché sur place. On m’a fait la péridurale et la petite est née naturellement à 20h57. Mais une heure plus tard, surprise : tout le monde arrive d’un coup dans ma chambre, médecins, infirmières… je faisais une grosse hémorragie. On m’a prise en charge et c’est seulement à 1h du matin que j’ai pu me reposer.

Quand j’ai vu la petite pour la première fois, ça a été beaucoup d’émotions. Quand Gaëtan et Raphaël ont pu la prendre dans leurs bras aussi. Après l’accouchement, les émotions sont x1000 ! C’était déjà comme ça pour mes deux bouts de chou, c’est pas facile mais je le savais. Alors j’ai mis des choses en place avec mon mari. On a prévu des balades ensemble, des week-ends en famille, des vacances tous les 4… Je ressens le besoin de renforcer le lien avec eux.

Et avec le recul, que penses-tu de tout cela ?

C’est beaucoup de bonheur ! Je suis contente d’avoir été jusqu’au bout du projet, d’avoir tenu ma promesse et d’avoir donné naissance à ce bébé, qui est aussi ma filleule. C’est difficile, mais je suis ravie d’avoir pu faire ça pour mon frère et son compagnon. Et puis, dans cette histoire, j’ai hérité d’un lien privilégié avec ma filleule. Je ne regrette vraiment pas, ça m’a fait grandir. Ce serait à refaire, je le referais.

Et les papas vont bien ? On sait tous que ce n’est pas simple de devenir parent.

Les papas s’en occupent divinement bien et cela ne m’étonne pas. Mon frère est comme moi face à un nouveau-né : il est au taquet, il se réveille plusieurs fois par nuit pour voir si tout se passe comme il faut pour la petite. Les papas sont entourés d’une sage-femme, d’une pédiatre, de l’ONE… J’ai aussi des contacts réguliers avec eux : ils m’envoient des vidéos et photos de la petite tous les jours. 🙂

Et plus tard ? Ils savent déjà comment ils lui parleront de sa naissance ?

Ils ont déjà décidé qu’ils seront totalement honnêtes avec la petite. Comme nous, avec nos enfants, on est transparents, en utilisant des mots d’enfants, bien sûr… On leur dit les choses simplement. D’ailleurs, je ne m’attendais pas à ce que mes enfants, Noam et Eden, comprennent si bien la situation et qu’ils soient aussi mignons avec moi !

Tu partages volontiers ton expérience sur les réseaux sociaux. Comment les gens réagissent ?

Vraiment bien ! Je ne m’y attendais pas. Je n’ai jamais eu autant de vues sur mes publications. Je reçois beaucoup d’appels, de messages et de commentaires bienveillants et positifs.

Je suis consciente que la société ne comprend pas toujours ce genre de projet, d’épreuve de vie, de challenge. Il y a des hauts et des bas, mais je reste forte. Ce qui est sûr, c’est que mon activité professionnelle a rendu ce projet possible. J’aurais sûrement été plus stressée si je n’avais pas pris une année sabbatique et si j’étais restée salariée où j’étais.

Tu expliquais que tu ne te limites pas aux réseaux sociaux, puisque tu as été contactée pour un podcast. Tu envisages un livre aussi ?

En fait, je reçois déjà des questions de la part de personnes de tous horizons et de toutes orientations : des couples hétéro, homo, gay, etc. qui se renseignent sur les démarches, le parcours, etc.

Et oui ! Je suis trop contente, j’ai déjà pu partager mon expérience dans ce podcast. Et je compte témoigner de mon parcours dans un livre aussi. C’est un extrait de vie qui intéresse beaucoup de couples, je le vois dans les messages que je reçois. Et peut-être que mon histoire va aider des couples homosexuels à devenir parents ! Et pourquoi pas semer une graine dans l’esprit des gens et des femmes qui pourraient envisager de faire mère porteuse ?

Merci pour tes réponses détaillées et encore félicitations pour ce beau bébé ! 🙂


Tu es intéressé par son histoire ? Suis-la sur les réseaux sociaux, en attendant son livre : FacebookInstagramPodcast

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