L’artiste du mois : Antoine Mak

Graffeur et peintre, Antoine Mak multiplie les casquettes et les supports. Après un parcours dans la publicité, il revient à sa première passion : la création artistique. Décoration intérieure, fresques monumentales, expositions personnelles… son travail mêle influences classiques et modernes, toujours dans une recherche d’impact visuel et d’authenticité.

Depuis l’enfance, j’ai décidé de m’orienter vers une formation artistique. Mon premier métier a été dans la publicité, où j’ai travaillé pour de grands comptes à Paris pendant environ huit ans. Ensuite, je suis revenu progressivement à l’illustration. De façon personnelle, j’ai toujours été intéressé par le graffiti et le grand format. Les demandes des clients m’ont ensuite permis d’en faire mon métier.
Je combine aujourd’hui décoration intérieure, peinture et fresques géantes. Je réalise notamment des fresques dans des restaurants, des bars ou pour des entreprises. Mes connaissances des logiciels informatiques sont un atout par rapport à nos concurrents : nous proposons désormais des rendus 3D réalistes, avec quatre propositions graphiques différentes, afin de permettre aux clients de mieux se projeter.

  • Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l’art, puis dans le street art en particulier ?

J’ai toujours été bercé dans un milieu artistique, car ma mère peint à l’huile. Cela m’a amené, depuis environ cinq ans, à travailler de façon assidue cette technique, en remplaçant progressivement l’acrylique sur mes toiles. J’ai toujours aimé l’art et, dès que le temps le permettait, je traînais dans les musées.

  • Quelles sont vos inspirations ?

Mes inspirations sont un mélange de caravagisme et d’art moderne pour ce qui concerne mon univers personnel. Pour mes clients, c’est différent : nous réfléchissons à une manière plus professionnelle d’apporter une solution à chaque demande. Mes sources d’inspiration sont multiples. Je ne vous souhaite pas d’être dans la tête d’un artiste, car tout peut être inspirant. Notre regard sur le monde est parfois différent de celui des autres.

  • Comment décririez-vous votre univers artistique ?

Mon univers artistique est influencé par l’évolution du graffiti moderne, mais il garde une forte empreinte de la Renaissance et de la peinture traditionnelle. Le mélange n’est pas toujours facile à réaliser. Pendant longtemps, ma démarche a été caractérisée par la recherche technique. Aujourd’hui, j’essaie de m’en détacher et de travailler de façon beaucoup plus instinctive.

  • Comment se déroule votre processus créatif, de l’idée à la réalisation ?

Cela dépend de la demande. Pour une commande, je commence par créer un moodboard afin d’aiguiller le client. Ensuite, je fais des recherches créatives, je lui propose mes essais, puis nous validons ensemble. Nous planifions une date et passons à la réalisation.
Pour mes créations personnelles, c’est totalement différent. Je m’isole dans mon atelier et je réfléchis au sens de ma peinture en travaillant. Il n’y a plus de contrainte : je peins pour moi, contre moi, je me remets en question. J’efface, je recommence, et lorsque je suis satisfait, je lave mes pinceaux et reviens le lendemain voir si j’avais vu juste.

  • Vos créations mêlent réalisme et graphisme, parfois volontairement inachevées. Pourquoi ce choix esthétique ?

Je pense que l’influence graphique de ma formation publicitaire est présente, même si j’essaie de m’en détacher. Le réalisme, pour moi, est une recherche technique : j’ai toujours été fasciné par les toiles réalistes que j’ai pu contempler. Cette quête de performance m’anime. Mais je suis aussi captivé par l’art abstrait, c’est pourquoi j’essaie de mixer les deux dans une recherche difficile d’unité.

  • Vous êtes membre du collectif « Moulin Crew » et travaillez aussi avec « Creative Color ». Que représentent ces collaborations pour vous ?

Moulin Crew, c’est une collaboration entre amis, surtout axée sur la convivialité et la mixité artistique lors de fresques ou d’événements. C’est une véritable bouffée d’air avec un groupe d’amis proches, principalement situés dans le Grand Est.
Creative Color, c’est mon entreprise, dans laquelle je suis associé. Nous répondons à la demande de nos clients tout en gardant une touche artistique personnelle. Nos clients sont très variés, allant des grandes marques et grands comptes à des acteurs émergents, ce qui implique des façons de travailler très différentes.

  • Vous réalisez des projets commandés par des particuliers et des professionnels. Comment se passent ces collaborations ? Comment adaptez-vous votre univers à ce type de projet ?

Comme vous pouvez le voir sur notre nouveau site Internet, nous avons des clients très différents, donc aucune demande ne se ressemble. Nous n’avons pas de localisation prédéfinie : je pars par exemple la semaine prochaine à Dijon pour un événement musical, et nous avons travaillé dans de nombreux pays. Toutefois, la proximité avec la Belgique, le Luxembourg et la région parisienne nous amène souvent à intervenir dans ces territoires.
Notre expérience dans la publicité nous permet de travailler plus facilement avec tous les clients et de nous adapter à des demandes très diverses.

  • Pouvez-vous nous parler d’un projet qui vous a particulièrement marqué ou dont vous êtes très fier ?

Deux projets m’ont marqué ces deux dernières années : la naissance de mes jumeaux et la réalisation de mon exposition personnelle d’une quinzaine de toiles à l’huile, présentée chez mon galeriste à Reims. Les deux m’ont demandé énormément de travail, comme vous pouvez l’imaginer, mais ils restent pour moi de grandes fiertés.

  • Quels sont vos projets en cours ou à venir ?

Au niveau professionnel, nous avons un agenda chargé, ce qui est rassurant pour l’avenir. Je préfère garder certains projets confidentiels et remercie les clients qui nous font confiance, même dans une période de restrictions culturelles.
Sur le plan personnel, je compte profiter de l’hiver pour retravailler quelques toiles à l’huile dans mon atelier, auprès du feu.

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