Le Luxembourg vient de tourner une page de son histoire. Le 3 octobre 2025, le Grand-Duc Henri a abdiqué après 25 ans de règne, laissant la place à son fils aîné Guillaume.
Trois jours de cérémonies, de ferveur populaire et de moments solennels ont marqué cette transition qui illustre à la fois la continuité d’une monarchie séculaire et la volonté d’entrer avec confiance dans une nouvelle ère.
Une abdication dans la tradition
L’abdication du Grand-Duc Henri s’inscrit dans une tradition devenue propre au Luxembourg. Déjà en 1964, la Grande-Duchesse Charlotte avait transmis le trône à son fils Jean, et ce dernier avait fait de même en 2000 au profit d’Henri. Plutôt que de régner jusqu’à un âge avancé, les souverains luxembourgeois choisissent de céder leur place en pleine vitalité, offrant à la monarchie l’image d’une institution moderne et proche de ses citoyens. Henri a suivi cette logique en annonçant, en 2024, son intention de passer le relais, officialisée quelques mois plus tard par la nomination de Guillaume comme Lieutenant-Représentant.
L’abdication du 3 octobre 2025 n’a donc pas été une rupture, mais l’aboutissement d’un processus réfléchi et transparent.
Le 3 octobre : une journée historique
Dès le matin du 3 octobre, l’émotion était palpable à Luxembourg-Ville. Au Palais grand-ducal, Henri a signé l’acte d’abdication, en présence du gouvernement. Une heure plus tard, Guillaume prêtait serment devant la Chambre des Députés, s’engageant à respecter la Constitution et les libertés des citoyens. À midi, le nouveau souverain, accompagné de son épouse Stéphanie, apparaissait au balcon du Palais pour saluer la foule rassemblée jusque sur la place Guillaume II. La journée s’est poursuivie par une rencontre avec la population et un dîner de gala. Les symboles de la continuité dynastique se sont mêlés à la proximité avec les citoyens, marquant un moment d’unité nationale.
Trois jours de fêtes
Le lendemain, samedi 4 octobre, Guillaume V a parcouru plusieurs régions du pays : Grevenmacher, Wiltz, Steinfort, Dudelange et Luxembourg-Ville. Chaque étape avait une thématique (sport, diversité, solidarité, culture, résilience) reflétant les valeurs qu’il entend porter. En parallèle, des concerts et animations populaires ont rassemblé des milliers de personnes, avant un grand spectacle de drones et un concert sur le parvis du Glacis.
Dimanche 5 octobre, les festivités se sont conclues par un Te Deum à la Cathédrale Notre-Dame, présidé par le cardinal Jean-Claude Hollerich. Une cérémonie solennelle qui a inscrit la transition dans la tradition spirituelle et historique du pays.
Le bilan d’Henri : un règne de stabilité
En se retirant après vingt-cinq ans de règne, le Grand-Duc Henri laisse un héritage marqué par la stabilité et la modernisation. Souverain discret, il a accompagné le développement d’un Luxembourg en pleine croissance démographique et économique, tout en acceptant une évolution de son rôle après la révision constitutionnelle de 2008.
En choisissant d’abdiquer avant son jubilé d’argent, il a montré une nouvelle fois que l’abdication n’était pas une fin, mais un passage de relais naturel.
Guillaume V : un souverain préparé de longue date
À 43 ans, le nouveau souverain incarne une continuité attendue. Formé dans les meilleures institutions, engagé de longue date dans les missions économiques et présent dans la vie publique depuis plus de vingt ans, Guillaume apparaît comme l’un des héritiers les mieux préparés de sa génération.
Mais au-delà de ce rôle d’ambassadeur économique, Guillaume s’est aussi engagé pour des causes sociales, la jeunesse et l’entrepreneuriat. Son parcours scout, qu’il revendique comme fondateur, lui a transmis un sens aigu du service et de la solidarité. Décoré en 2025 de la plus haute distinction du scoutisme mondial, il entend poursuivre un style de monarchie marqué par l’humilité et la proximité.
Après Henri, Guillaume V ouvre une nouvelle page, avec la promesse de poursuivre cette tradition de service et de stabilité qui fait la force du Grand-Duché.
© Maison du Grand-Duc / Kary Barthelmey
