Originaire d’Arlon, la chanteuse et compositrice Nel revient sur le devant de la scène avec un nouveau projet musical à seulement 24 ans, elle transforme ses doutes en force et y retranscrit ses cinq années passées à Bruxelles, ville qui l’a vue s’épanouir et retrouver confiance en elle et en sa musique.
Pour les lecteurs qui ne te connaitraient pas encore, comment te présenterais-tu ?
Je partage aujourd’hui ma vie entre Arlon, la ville où j’ai grandi, et Bruxelles, celle qui m’a permis de me construire. Après cinq ans de réflexion et de remise en question, je concrétise enfin un projet qui me tient profondément à cœur : la sortie de mon EP. Il s’agit d’un projet très personnel, qui a mûri au fur et à mesure de mes années à Bruxelles. Je suis heureuse de présenter une partie de moi, de la manière la plus honnête possible, et en musique, ma passion depuis toujours.
Comment ton parcours musical a-t-il commencé ?
Tout a commencé par mon premier cours de saxophone, à 7 ans, à l’Harmonie du village. En parallèle, j’ai découvert ma passion pour le chant et intégré une chorale. C’est là que j’ai goûté pour la première fois à la scène, aux lumières, aux applaudissements… Un univers à part entière qui m’a immédiatement fascinée et que j’ai su, dès ce moment, vouloir retrouver. J’ai donc poursuivi mon chemin avec l’envie secrète de devenir chanteuse. Après avoir fait partie d’un groupe de musique pendant 3 ans, je suis partie à 18 ans à Nancy dans une école de musique. Cette année intense a été à la fois très formatrice, mais aussi révélatrice de la réalité du métier. J’ai alors ressenti le besoin de retrouver un certain équilibre et j’ai entamé, à 19 ans, des études en communication, que j’ai poursuivies pendant cinq ans. C’est là que j’ai rencontré Julie, aujourd’hui ma manageure…, et surtout, ma meilleure amie. C’est aussi grâce à elle que ce projet peut enfin voir le jour aujourd’hui.

Ton style a-t-il évolué au fil du temps ?
Le plus difficile dans ce projet a été de trouver mon style, ma « patte ». C’est compliqué de savoir ce qu’on veut exprimer en tant qu’artiste alors qu’on ne se connait pas encore totalement soi-même… Je voulais partager quelque chose de vrai, qui soit 100% moi. Pendant longtemps, j’ai cru que sortir un premier projet musical à 24 ans, c’était déjà trop tard. Aujourd’hui, je réalise que je n’aurais tout simplement pas pu le faire avant. J’avais besoin de ce temps pour mûrir, pour comprendre qui je suis et ce que je veux dire. Je suis fière d’être allée au bout de ce projet, et rien que ça, c’est déjà une belle victoire.
Quels artistes t’ont marqué ou influencé ?
Depuis toujours, Amy Winehouse reste une référence majeure pour moi. J’ai retenu d’elle sa capacité à incarner pleinement ses chansons, avec intensité. Lady Gaga m’inspire aussi énormément, autant pour son audace artistique que pour sa maîtrise parfaite de son image et de son marketing. Côté production musicale, je suis fascinée par Tame Impala. Leurs sonorités, leur sens du détail et leur créativité en studio sont, à mes yeux, ce qui se fait de mieux. Et plus récemment, ce sont des artistes comme Zaho de Sagazan, Zélie ou encore Solann qui m’inspirent beaucoup. Ce sont des femmes puissantes, avec des univers singuliers et un message fort. Elles incarnent une nouvelle génération d’artistes libres et engagées.

Quels sont les sujets ou thèmes qui t’inspirent pour composer tes textes et/ou tes morceaux ?
Je ne l’avais pas prévu au départ, mais une fois toutes les chansons de l’EP écrites et enregistrées, j’ai réalisé que chacun des cinq morceaux correspondait, sans le vouloir, à une année passée à Bruxelles. Je dirais donc que mon inspiration est venue principalement des expériences que j’ai vécues, des musiques que j’ai écoutées en boucle dans le métro, des choses moins cool qui me sont arrivées et mes réflexions plus générales sur le monde aujourd’hui. C’est un projet profondément ancré dans le réel, dans le quotidien, dans ce que j’ai ressenti et pensé au fil du temps.
Peux-tu nous parler de ton dernier projet en date ?
Le tout dernier est mon single Fous, sorti le 24 octobre dernier ! À travers ce morceau, je questionne les codes des relations amoureuses d’aujourd’hui : Peut-on réellement s’aimer toute une vie ? Le mariage a-t-il encore du sens à l’ère des applis de rencontre ? Et sommes-nous fous de vouloir des enfants dans le monde tel qu’il est ? Je l’aime beaucoup car les couplets sont plutôt nostalgiques, mais le refrain vient rappeler une chose essentielle et belle : que même si c’est parfois fou, c’est beau de s’aimer aussi fort.

Quel est le morceau dont tu es la plus fière ou qui a une signification particulière pour toi ?
Je dirais sans hésiter Barbelés. C’est le single qui donne son nom à l’EP. Il représente le résumé de tout mon cheminement pendant ces 5 années à Bruxelles. Je souhaitais un morceau sans percussion, mais puissant. Après toutes ces expériences et parfois épreuves, le temps vient adoucir les maux, petit à petit. Ce morceau ne me rend pas triste, il me réconforte et me donne beaucoup d’espoir. J’espère que les gens pourront ressentir cela aussi en l’écoutant.
As-tu des projets ou collaborations à venir dont tu peux nous parler ?
Pour l’instant, le plus gros projet, c’est le live. J’aimerais pouvoir partager mon univers directement avec les gens, créer une vraie connexion, ressentir leurs réactions, leurs émotions. C’est aussi pour ça que j’ai voulu devenir chanteuse : pour le plaisir de la scène, cette énergie unique qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Reprendre mes morceaux en live, les réinterpréter, leur donner une autre dimension… c’est une étape que j’attends avec impatience.