Abaque - urbex

Urbex : on a testé une journée d’exploration urbaine

Comme introduit dans notre zoom de décembre, la rédaction a rencontré une photographe qui fait de l’urbex… et préparé une excursion d’un jour pour découvrir tout cela.

Et le jour U (comme urbex) arrive enfin !

Me voilà le jour de l’excursion, prête à covoiturer avec Anne jusqu’aux lieux qu’elle a sélectionné pour me faire découvrir sa passion. Comme convenu, j’ai enfilé une tenue discrète, que je peux salir sans scrupule, et chaude vu la météo des derniers jours. J’ai emprunté le bonnet de mon compagnon, pour bénéficier d’une lampe frontale dans les coins qui seraient plus sombres… Et c’est parti.

Dans la voiture, j’en profite pour relancer la photographe sur ses anecdotes… Elle me raconte qu’avec le temps, elle a rencontré des gens sympas, également respectueux des « spots » (lieux), comme ils les appellent dans le milieu. Aujourd’hui, certains sont devenus des amis. Ils font parfois une sortie ou l’autre ensemble. Mais Anne préfère se rendre seule, dans ces endroits à l’abandon. Parfois elle emmène sa chienne, là où ce n’est pas trop dangereux pour elle. Très calme, le canidé la suit partout et peut rester assis à ses côtés durant de longues minutes.

Si elle fait un peu « loup solitaire » dans ses habitudes, il m’a suffit de lui poser quelques questions sur ses visites pour qu’elle me partage son expérience : des moments qui l’ont marquée, des instants stressants, des visites interrompues… De quoi ajouter une dimension personnelle à chacun de ses clichés, surtout lorsqu’elle les expose.


Premier spot : une grande maison de services

Nous voilà arrivées au premier spot. Un endroit plutôt isolé, une rue bordée d’arbres. C’est un bel espace de promenade automnale en vérité. Nous marchons calmement pour éviter d’inquiéter inutilement des riverains.

Au bout de quelques minutes, la maison se dévoile un peu entre les arbres. L’architecture du bâtiment me parle d’emblée. Son caractère à la fois délabré, presqu’oublié saute aux yeux. En faisant le tour, on aperçoit une fenêtre grande ouverte à la cave. Un peu plus loin le tag « Instagram » suivi d’une flèche est noté à la bombe sur un panneau marin. Il n’en faut pas plus pour remarquer que nous ne sommes pas les premières à venir ici.

Quelques gravats gênent notre entrée. Dans ma tête, j’entends la voix de la photographe lors de notre premier échange : « Visiter un bâtiment abandonné peut comporter des risques. Un plancher, un escalier peut s’effondrer sous tes pieds. Il faudra suivre mes pas et écouter mes conseils pour ta sécurité. » … Je me concentre pour poser mes pieds là où ça ne pourrait pas s’écrouler. Des travaux ont l’air en cours dans la demeure, la vigilance sera bien de mise.

Une fois à l’intérieur, nous faisons un rapide – mais prudent – tour du propriétaire : une bonne façon de limiter les surprises et d’identifier les endroits fragilisés qui présentent plus de risques. Puis nous nous posons et nous observons, les yeux grands ouverts. Le silence nous enveloppe.

Je prends un peu de distance, laissant plus d’espace à la photographe lorsqu’elle exécute son art. Cela lui permet de prendre le temps dont elle a besoin pour faire ses photos, se laisser inspirée, capturer les détails qui lui parlent et rendre hommage à ces bâtiments aujourd’hui délabrés.

Peu à peu, les détails s’offrent à ma vue. Je remarque les moulures d’inspiration Renaissance ici et là, le mobilier classique qui faisait la part belle à de grands tableaux, les inscriptions au crayon à l’ancien emplacement d’une toile, des restants de cire fondue sur les pierres de la cheminée, le papier peint qui se feuillette tel un parchemin sec et usé…

À chaque déplacement, nos pas résonnent un peu, malgré nous, sur le parquet. Sous nos pieds, craquèlent des morceaux de peinture tombés du plafond ou des feuilles mortes soufflées par le vent à travers des vitres cassées… De temps en temps, on perçoit un bruit de moteur, des voix, ce qui a le don de nous rendre soudainement immobiles. Nous tendons l’oreille pour savoir d’où viennent ces bruits. Et nous croisons les doigts pour éviter de se faire surprendre.

Quand c’est plus calme, je me rapproche un peu de la photographe. Elle me parle de ce qu’elle aime immortaliser dans ce genre d’endroits abandonnés : les murs délabrés, une belle architecture, des effets de géométrie, la lumière qui se pose sur certains détails comme une poignée de porte, un encadrement de fenêtre ou une moulure. L’écho de nos voix résonne faiblement à chaque murmure.

Elle m’explique aussi sa technique, prenant plusieurs photos du même point de vue avec des expositions différentes. Elle « joue » avec le paramétrage d’iso selon ce qu’elle veut capturer… Son truc à elle ? « Je travaille en pose longue et en hyperfocale pour obtenir une mise au point vraiment nette à l’infini« , me précise-t-elle.

Je me prends au jeu, immortalisant à mon tour les recoins qui m’inspirent… Et quelques photos plus tard, nous sortons. Lorsque je la regarde, un air à la fois déterminé et mystérieux s’affiche un court instant sur son visage. Elle me dit en montrant les bois : « Normalement, un peu plus loin par là, il y a une voiture abandonnée. » Je la suis avec un enthousiasme non dissimulé.

Bonus : une voiture abandonnée

Il n’a pas fallu attendre longtemps pour s’en apercevoir. Un vieux modèle de Citroën se trouvait là, entre les arbres, le pare-brise cassé. Une porte était ouverte, le pare-choc détaché. De la mousse avait déjà recouvert certaines parties du véhicule. Quelques arbres poussaient entre plusieurs pièces détachées… L’auto était visiblement restée accidentée à cet endroit depuis un moment.

Si Anne ne cherche pas à connaître particulièrement l’histoire des lieux, elle la raconte autrement, en rendant hommage au patrimoine, capturant en image la richesse du patrimoine sur le point d’être détruit (pour rénovation ou dégradation). C’est pour cette raison qu’elle souhaite garder le secret de chaque adresse…

Photos de la rédactrice – voiture abandonnée

Retrouvez la photographe sur Facebook @AbaqueUrbex et Instagram @abaque_be

Découvrez la suite de cette journée riche en urbex par ici !

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